Depuis plusieurs mois, la CGT alerte sur les nombreuses plan de suppressions d’emplois industriels en France. Malgré un secteur industriel florrisant à Toulouse, l’aéronautique, la Haute-Garonne ne fait pas exception à la règle. Suppressions de plus de 1000 emplois très qualifiés dans le spatial (THALES, AIRBUS) , ruptures conventionnelles collectives (RCC) dans le secteur automobile à Toulouse (CONTINENTAL), suppression des emplois à SERCEL à St Gaudens, délocalisation des activités à Latécoère, la métallurgie est profondément impacté dans notre département.
L’USTM31 CGT appelle les salariés des entreprises de la métallurgie du 31 à se mobiliser, en grève et en manifestation.
Toutes et tous en action pour exiger le maintien et le développement de l’emploi industriel en France
Manifestation à Toulouse à 10H devant THALES ALENIA SPACE (26 avenue Champollion, Bus 58 et 85, arrêt Alcatel)
Prise de parole devant CONTINENTAL à 12H
Prise de parole puis pique-nique revendicatif devant la CARSAT
La responsabilité des donneurs d’ordre
AIRBUS, THALES, SAFRAN sont des groupes bien implantés à Toulouse et qui font des milliards de bénéfices chaque année. Ils mettent une telle pression financière sur leurs chaines de sous traitance que ceux-ci sont mis en difficultéet sont amenés à délocaliser leurs productions pour survivre. L’exemple le plus parlant de cela, c’est bien sur Latécoère. Cet été, l’usine flambante neuve de Toulouse Montredon, a été vidé de ses machines, qui sont partis en Tchéquie et en Turquie. Au passage, ce sont là encore des centaines d’emplois qui sont détruits en France : ils ne reviendrons pas !
Il y a quelques jours le journal “la tribune” annonçait la tentative de sauvegarde, par un fond de pension dédié, de 40 sous-traitants aéronautiques au bord de la faillite, malgré des carnets de commandes pleins et des clients en difficulté.
La responsabilité des pouvoirs publics
Depuis des années, beaucoup d’argent public est distribué sans aucune contrepartie aux entreprises qui licencient et délocalisent.
Face à cela, l’État ne joue pas son rôle de garant, et au contraire, il aggrave la situation.
En juillet 2023, la Cour des comptes estime à 260,4 milliards d’euros le soutien financier total aux entreprises, y compris les prêts garantis et le report du paiement des cotisations sociales. Aucun contrôle ni mécanisme coercitif n’empêche ces pratiques qui affaiblissent notre tissu industriel et nos emplois.
et les salariés?
Dans notre système capitaliste, seuls les actionnaires sont reconnus comme unique bénéficiaire des sociétés et des industries. Pourtant, l’entreprise appartient aussi à ses salariés. Ce sont eux, dans l’industrie, qui transforment les matières premières, conçoivent et produisent les richesses, au travers d’un travail d’équipe, souvent très technique et complexe, mettant en jeu des qualifications élevés obtenues par l’expérience et la formation initiale. Les revendications collectives et la défense des emplois devraient donc primer sur les intérêts individuels des mesures d’accompagnement des suppressions d’emplois via des PSE ou des RCC. Et les salariés, les vrais spécialistes du travail, ont leur mot à dire sur l’organisation du travail et de la production. Ils doivent se faire entendre. Surtout avec des actionnaires sans autre vision stratégique que celle de la rentabilité à court terme.
Face à la gravité du nombre de perte d’emplois industriels, il faut agir, sans attendre, avec des mesures d’urgences immédiates :
- Un moratoire sur les licenciements pour sauvegarder les emplois, les qualifications et les compétences ;
- Un plan national de maintien et de relocalisation des outils et emplois industriels, piloté par un Etat assumant un rôle d’acteur central de l’industrie ;
- La conditionnalité des aides publiques doit être mis immédiatement au service de l’arrêt de la casse industrielle ;
- Un plan d’urgence, par des aides d’Etat, face aux factures énergétiques élevées pour l’industrie ;
- Un plan d’urgence pour l’investissement productif avec une conférence de financement de l’industrie et de mobilisation des outils financiers publics ;
- L’organisation d’Assises de l’industrie.